Lassana Zana Coulibaly

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Ecoles au Sénégal
25 May 2021
Lassana Zana Coulibaly est né vers 1870 à Sikasso.

Fils de Boulaye et Diénéba Sako À cette époque, cette ville était la capitale du royaume du Kénédougou. Sofa(père du cheval), il participe à la défense de la ville, face à l'armée coloniale française. La ville tombe le 1er mai 1898 aux mains des Français. La prise de Sikasso jette sur le chemin de l'exode hommes, femmes, enfants, vieillards et des sofas ou guerriers, rescapés. Il fait partie de ce nombre, de cette horde guerrière qui, au bout de sa longue marche, arrive dans le nord du Sénégal. Après le Fouta, ils s'installent à Saint-Louis du Sénégal et fondent le quartier Sénéfobougou. qui sera dénommé Ndiolofène nord par arrêté municipal en date de 1965. Lassana Zana Coulibaly fait partie des fondateurs de ce quartier bambara (bamanan) de Saint-Louis du Sénégal. Il en fut l'un des dignitaires ou Dougoutigui. Son homologue était El Hadj Mademba Diouf, chef de quartier de Ndiolofène.

 


Il a servi comme chef d'équipe aux Travaux Publics Routes de Saint-Louis. D'une grande piété, il comptait parmi ses amis, les érudits : Serigne Babacar Cissé Balacoss, El Hadj Rawane Ngom Mpal, El Hadj Salif Mbengue , Thierno Ousmane Sy père de Mourchid Ahmed Iyane Sy.

 


Fort avancé en âge, il cède volontairement ses fonctions de Dougoutigui à Moussa Balla Diarra nommé délégué de quartier par les autorités locales.

 


Il meurt le 10 juillet 1970, à Sénéfobougou, Saint-Louis du Sénégal. Après sa mort, Moussa Balla Diarra sera confirmé à la tête de la communauté bambara de Sénéfobougou. Après le décès de ce dernier en 1997, Demba Sankharé est le Dougoutigui avec ses fonctions de délégué de quartier.

Sénéfobougou est le nom d'un quartier à Sor, à Saint-Louis du Sénégal. Son nom signifie la localité ou le village des Sénoufos, une ethnie qu'on trouve au Mali, en Côte d'ivoire, au Burkina Faso et au Ghana.

 


C'est après d'âpres combats qui ont duré depuis le 14 avril 1898, au lendemain de la prise de Sikasso, le 1er mai 1898 par l'armée coloniale française, que des guerriers Sénoufos de l'empire du Kénédougou, ayant pour capitale Sikasso, ont choisi l'exode pour ne pas se soumettre au nouvel ordre colonial français, maître du royaume. Le capitaine français Morisson, sous les ordres du colonel Audéoud, lance les canons sur la ville impériale: Sikasso tombe. Auparavant, le successeur de Thiéba, le roi Babemba Traoré se donne la mort, pour ne pas rester prisonnier, entre les mains des Français, préférant la mort à la honte. La population est massacrée, décimée par les envahisseurs.



 

Certains guerriers ou Sofas (pères du cheval) se rassemblent, consultent les mânes qui leur indiquent une localité où le fleuve se jette dans la mer (l'embouchure). Cet exode les conduit à Saint-Louis du Sénégal. Ils y fondent le quartier Sénéfobougou. Ils trouvèrent à Saint-Louis des Bamanans Bambaras, une ethnie du même groupe Mandé. De ce brassage est née la communauté bamanan de Sénéfobougou. Dénommé Ndiolofène Nord par arrêté municipal, en 1965, par l'administration locale, Sénéfobougou reste jaloux de son nom et de son passé qu'il entend préserver, sauvegarder jusqu'à la fin des temps. Des voix s'élèvent aujourd'hui pour réhabiliter et restaurer ce nom que l'administration coloniale française, même, lui avait reconnu. Parmi les Dougoutigui ou chefs de la communauté ayant présidé aux destinées de Sénéfobougou, on peut citer : Diatiguignouma, Inthie Traoré, Gnoumanfo Coulibaly, Lassana Zana Coulibaly, Fodé Sankharé, Kalfa Diarra, Moussa Balla Diarra. Une rue de Sénéfobougou est dénommée: Rue Diatiguignouma

 

L'actuel Dougoutigui se nomme Demba Sankharé. C'est le fils de Fodé Sankharé.

 

Lassana Zana Coulibaly est le père de l'intellectuel et homme politique Insa Coulibaly et de l'écrivain Alioune Badara Coulibaly.

 

L'administration a attribué au Dougoutigui Demba Sankharé les fonctions de Délégué de Quartier. Aujourd'hui, on retrouve à Sénéfobougou, toutes les ethnies du Sénégal et de la sous région, vivant dans un commun vouloir de vie commune.












 

Sénéfobougou

 

Insa Coulibaly,

les marabouts Thierno Ousmane Sy, Thierno Amadou Bâ, Ahmed Iyane Sy

Alioune Badara Coulibaly, entre autres.

Dans une note de lecture consacrée à "Chant du soir", Éditions Xamal, 1999, Saint-Louis, recueil du poète Alioune Badara Coulibaly, le professeur Papa Sada Anne commente certaines pages de l'ouvrage où le poète Alioune Badara Coulibaly évoque Sénéfobougou, son royaume d'enfance. Le professeur et critique littéraire P. S. Anne écrit :

 

« Brusque changement de décor et de rythme, et escale au royaume d'enfance du poète pour évoquer Sénéfobougou: village célèbre et célébré de Ndar-la Métisse, connu jadis pour son ancrage dans la tradition bambara avec ses fameux "Guéré", "Kiring", "Kankourang" et "Komo", parties intimes du patrimoine culturel de Saint-Louis et qui ont fait battre le cœur de plus d'un Saint-Louisien de la vieille génération. Sénéfobougou donc ! Nom à connotation étrangère, quartier mythique et mystique, trait d'union entre Khor-aux coquillages blancs des marécages et Ndiolofène-la sablonneuse, traduit une vision solennelle du poète Alioune Badara Coulibaly qui veut se ressourcer et : "Revivre Sénéfobougou/Des temps anciens" (Chant du soir, pp 14,15). Et défilent, fugaces, les souvenirs impérissables d'antan : les danses en transes au son endiablé du djembé, les rites traditionnels du terroir, avec les génies protecteurs, les offrandes sacrées, les chants et danses frénétiques. Mais aussi, mise en relief de la symbiose féconde entre valeurs traditionnelles profondément ancrées et la culture occidentale avec : les carillons de Noël; les candélabres des églises, l'homélie des messes du soir, le prêtre thuriféraire de la religion chrétienne (Chant du soir, p.18) ».

 






source:  NdarInfo; wikipedia