Empire du MALI

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Ecoles au Sénégal
06 October 2020
L’Empire du Mali (parfois appelé Empire mandingue) est un État africain médiéval. Fondé au xiiie siècle par Soundiata Keita, il connut son apogée au xive siècle. Il serait à l'origine de la charte du Manden. Il s’étendait et englobait de grandes parties des actuels Mali, Guinée, Sénégal, Gambie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mauritanie. Ces 7 pays ont gardé des cultures très communes.

Les origines

 

 La région du Manding (ou Mandé) était divisée en trois provinces dirigées par les clans malinkés : les Condé régnaient sur la province du Do, les Camara sur le Bouré et les Keita Konaté alliés aux Traoré dans le Kiri. Vers 1050, le clan des Keita Konaté l’emporte sur les autres. Ils se convertissent à l’islam et refusent la soumission à l’empire du Ghana.


À la fin du xiie siècle, règne sur le manding Naré Maghann Konaté, père de Soundiata Keita. Il a pour résidence Niani située dans la région de Siguiri (vieux Manding) dans l'actuelle Guinée. Il cherche à s’allier avec les royaumes voisins afin de s’opposer aux nomades venant du Sahara afin de capturer des esclaves.


Au nord, Soumaoro Kanté, roi du Sosso conquiert les petits royaumes voisins au xiiie siècle et constitue une armée très disciplinée. Voulant contrôler les mines d’or, Soumaoro Kanté attaque le Manding.



Soundiata Keita


La vie de Soundiata Keïta nous est connue par la tradition orale rapportée par les griots : sous la forme d'une épopée légendaire, elles en font un héros-fondateur. Néanmoins de brèves mentions du personnage et du contexte géopolitique à l'époque de son règne chez deux auteurs arabo-berbères du xive siècle (Ibn Khaldun et dans une moindre mesure Ibn Battuta), ainsi que dans les chroniques écrites du xviie siècle, confirment qu'il fut bien un personnage historique et corroborent certains faits évoqués dans les sagas orales.


En difficulté devant les attaques de Soumaoro Kanté, les Malinkés font appel à Soundiata Keïta. Selon la tradition racontée par les griots, Soundiata Keïta serait né handicapé et ce n’est que tard qu’il aurait pu marcher. Il aurait été persécuté par son frère aîné Dankaran Tuman, ce qui l'aurait poussé à s’exiler à Néma.


Vers 1230, il devient roi et il réunit les clans malinkés à Siby. Selon les traditions orales, il aurait organisé une armée composée de dix mille cavaliers et de cent mille fantassins et entrepris la guerre contre le roi du Sosso. Après plusieurs batailles, c’est vers 1235 que Soundiata Keïta vainc l’armée de Soumaoro à Kirina. Selon la légende, Soumaoro disparaît dans les montagnes autour de Koulikoro. Sundjata Keïta conquiert alors tous les royaumes de la région qu’il unifie pour former l’Empire du Mali. Il est proclamé « Mansa » ce qui signifie « Roi des rois ». Il met en place une organisation administrative et militaire. La population est répartie en 30 clans : 16 clans d'hommes libres; 4 clans de griots; 5 clans maraboutiques, et 5 clans d'artisans. Pour rassembler ces clans, il instaure le système de parenté à plaisanterie. Il met en place deux gouvernements militaires au Nord à Soura et au Sud à Sankaran. Il établit la capitale de l’Empire à Niani.


Après ces conquêtes, le règne de Soundiata Keïta est connu pour être une époque de paix, de prospérité et de liberté à la suite de la proclamation de la Charte du Manden10. L’empire du Mali regroupait alors des populations issues de différentes ethnies (Malinkés, Bambaras, Wolofs, Toucouleurs)




Les successeurs de Soundiata Keïta

 

Sundjata Keïta à l'assemblée constitutive

À la mort de Soundiata Keïta, plusieurs de ses fils lui ont succédé : Ouali Mansa wullen (vers 1255 - vers 1270), Ouati (vers 1270 - vers 1274), Khalifa (vers 1274 - vers 1275). Ensuite, c’est Abu Bakr (Abubakar I) (vers 1275 - 1285), petit-fils de Soundiata Keïta qui prend le trône.


Après la mort de ce dernier, Sakoura, qui ne fait pas partie de la lignée des Keïta, s’empare du trône et règne pendant 15 ans, de 1285 à 1300 pendant lesquels il va consolider l’Empire.


À sa mort, les descendants de Soundiata Keïta retrouvent le pouvoir avec Gao (vers 1300-1305), puis le fils de ce dernier, Mohammed ibn Gao (vers 1305-1310), enfin son neveu Aboubakri II (vers 1310-1312).


Aboubakri II est devenu célèbre en lançant deux expéditions pour connaître les limites de l’océan. En effet, Ibn Fadl Alla Al Omari11 rapporte qu'Aboubakry II aurait d'abord équipé deux cents « navires » en vue d'explorer l'autre rive de l'océan Atlantique ; dont aucun équipage ne serait revenu. Puis il en affréta deux mille autres dont il prit le commandement, mais ne revint jamais de son expédition12. La tradition malinké le considérant alors comme mort, ce qui en justifia la succession, en l'occurrence, par son fils Kankou Moussa ou Kangou Moussa ou encore KanKan Moussa.



•          Soundiata Keïta (1240-1255)

•         Ouali Keïta (1255-1270) son fils ;

•         Ouati Keïta (1270-1274) son frère ;

•         Khalifa Keïta (1274-1275) son frère ;

•         Abu Bakr (1275-1285) son neveu ;

•         Sakoura (1285-1300)

•         Gao (1300-1305), fils de Ouati ;

•         Mohammed ibn Gao (1305-1310) son fils ,

•         Aboubakri II (1310-1312) petit-fils de Soundiata.



Kankan Moussa



Vers 1312, Kankou Moussa (aussi appelé Kango Moussa, Kankan Moussa ou Mansa Moussa), arrive au pouvoir. C’est sous son règne que l’Empire du Mali atteint son apogée : de l'Adrar des Ifoghas à l'estuaire de Gambie.


En 1324, il effectue un pèlerinage à la Mecque dont la tradition et les sources arabes11 garderont le souvenir des fastes : accompagné de milliers de serviteurs et d’esclaves, il aurait emporté tellement d’or (environ 10 tonnes) que le cours du métal précieux aurait baissé pendant plusieurs années. Sa générosité aurait frappé les esprits. Néanmoins, selon Elikia Mbokolo, Mansa Moussa aurait vendu la plupart des esclaves (8 700 à 14 000 selon des sources) en Égypte et en Arabie.


Toutefois, Serge Daget et François Renault observent qu'à ce propos les sources arabes ne sont pas unanimes, ni sur les effectifs (de 8 000 à 14 000) du cortège de Kankou Moussa, ni sur leur statut : tantôt on parle d'« esclaves », tantôt de « sujets » ou encore de « personnes » ; sans toujours savoir s'ils ont été vendus par le Mansa Mali15.


Kango Moussa revient au Mali accompagné de plusieurs hommes de science et de culture dont Abou Ishaq es-Sahéli, originaire de Grenade qui a été l’architecte de la Mosquée Djingareyber construite en 1328 à Tombouctou. Mansa Moussa meurt sans doute en 1337.



Les successeurs de Kankou Moussa et le déclin de l’Empire du Mali



Plusieurs empereurs se sont succédé : Mansa Maghzen (1337-1341), Mansa Souleymane, frère de Mansa Moussa (vers 1341-1360), son fils Tassa (vers 1360), Mari Diata II, fils de Mansa Maghan (vers 1360-1374), son fils Moussa II (vers 1374-1387), Magha II (vers 1387-1389), et l'usurpateur Sandaki (vers 1389-1390).


Après la mort de Mansa Souleymane, des querelles de successions affaiblissent l’Empire. Il est attaqué par les royaumes mossi, les Touaregs, qui brûlent Tombouctou en 1431, puis le Songhaï, qui fait sécession en 1464. Cela n'empêche pas le développement du commerce, porté par les Dioulas, et même une extension territoriale réorientée vers le sud, le Mali poussant vers la côte les Ashanti et annexant au milieu du xvie siècle Begho, principale ville au sud de la savane située dans ce qui est aujourd'hui la région Brong Ahafo16. De la fin du xve siècle au xviie siècle, Mali se réduit peu à peu à ses dimensions d’origine

 

 

 

Le Mali vers 1530.



•             Kanga Moussa (ou Kouta Moussa) (1312-1337)

•             Maghan (1337-1341), son fils ;

•             Mansa Souleymane (1341-1360), son oncle frère de Kanga Moussa ;

•             Kassa (1360), son fils ;

•             Mari Diata II (1360-1374) fils de Maghan ;

•             Moussa II (1374-1387) son fils ,

•             Maghan II (1387-1389) son frère

•             Sandaki (1389-1390) épouse la mère des précédents

•             Mahmud (1390-1400), descendant de Gao ;

•             Mansas inconnus (1400-1546) dont:

o             Moussa III ;

o             Mansa Ouali II ;

o             Mamadou Ier (vers 1481 -1496) ;

o             Mamadou II (vers 1496 1559).

•             Mansa inconnus (vers 1559-1590)

•             Nani Mansa Mamadou (vers 1590-1610)


SOURCE: WIKI